Le processus en psychothérapie
« La thérapie ne doit pas être conduite par la théorie mais par la relation avec le patient ».
La psychothérapie repose sur un processus de dévoilement graduel par lequel le thérapeute cherche à connaitre le patient aussi complètement que possible.
Le dévoilement devant un autre et le sentiment d’être néanmoins accepté peut devenir le principal véhicule de l’aide thérapeutique.
Chacun, et ceci inclut les thérapeutes aussi bien que les patients, est destiné à connaitre non seulement les bonheurs de l’existence, mais aussi ses inévitables côtés sombres, les désillusions, le vieillissement, la maladie, l’isolement, les deuils, l’absence de sens, les choix difficiles, et la mort.
Pour cela il est intéressant d’utiliser le terme de « compagnons de route » pour définir la relation thérapeutique (patient/ thérapeute). Car aucun thérapeute ni personne n’est à l’abri des tragédies de l’existence.
Je suis persuadée que le processus de développement personnel n’a pas de fin.
La thérapie gagne en efficacité lorsque le thérapeute pénètre exactement l’univers du patient.
« Regardez par la fenêtre des autres. Essayez de voir le monde comme votre patient le voit ».
En effet, il est extrêmement difficile de savoir avec précision ce que ressentent les autres, trop souvent ce sont nos propres sentiments que nous projetons sur eux.
Les patients peuvent se poser cette question : « est ce que le thérapeute pense à moi entre les séances ou est ce que je disparais de sa vie pour le restant de la semaine ? »
Mon expérience m’indique qu’ils ne disparaissent pas de mon horizon pour le reste de la semaine, et si après la dernière séance des pensées me traversent l’esprit qui pourraient leur être utiles, je ne manque pas de les leur communiquer.
Le dévoilement du thérapeute entraine le dévoilement du patient.
La thérapie ne doit pas se limiter à une règle uniforme : cette forme de standardisation rend justement la thérapie moins réelle et moins efficace.
Au vu du caractère unique, du monde intérieur de chaque patient et de son langage, il peut paraitre pertinent pour le thérapeute d’inventer une nouvelle approche pour chacun d’entre eux.
Il est donc impossible de programmer à l’avance le déroulement d’une séance de thérapie, car ce déroulement est fait de réactions spontanées petites ou grandes.
Selon moi, il n’est pas de meilleur moyen de connaitre une approche psychothérapeutique que de la suivre soi-même en tant que patient.
Une thérapie efficace est composé de séquences alternées : évocation et expérience de l’affect, suivi d’analyse et intégration de l’affect.
Le positionnement du thérapeute est primordial ; en effet, demeurer opaque et secret à l’égard de son patient est improductif. Comment peut-on avoir un rapport authentique avec autrui en restant opaque ?
Le dévoilement de soi est un élément essentiel en psychothérapie.
Aider les patients à assumer leur responsabilité
Tant que le patient persiste à croire que ses problèmes principaux résultent d’éléments qui échappent à son contrôle – actions provenant d’autres que lui, nervosité, injustices sociales, gènes – le thérapeute ne pourra lui apporter qu’une aide limitée.
Si nous espérons un changement thérapeutique plus significatif, nous devons encourager nos patients à assumer leur responsabilité – en d’autres termes, à appréhender la façon dont eux-mêmes contribuent à leur propre détresse.
L’acceptation de la responsabilité est un premier pas essentiel dans le processus thérapeutique. Une fois que l’individu reconnaît son rôle dans la création d’une situation difficile, il prend conscience qu’il a, et lui seulement, le pouvoir de changer cette situation.
Tant que l’individu niera sa propre responsabilité, le changement réel est improbable car il s’attachera à changer son environnement plutôt que lui-même.