Comment définir le bonheur?
Le bonheur est quelque chose de singulier, de propre à chacun ; le contenu du bonheur varie d’une personne à une autre.
Il n’existe aucune définition objective du bonheur.
Être heureux nécessite donc une certaine inconnaissance de l’avenir ou au contraire une projection confiante dans le futur.
Par ailleurs, chacun se croit malheureux en fonction du manque dont il souffre.
Ainsi, chacun entretient son idéal propre en cherchant à supprimer l’insuffisance qui, croit-il, entrave son bonheur.
Cependant, le manque non seulement est incontournable, mais de plus, il s’avère psychologiquement indispensable.
Le bonheur consiste à réussir le mariage entre sa réalité et son idéal. Au fond, ce qui rend une personne malheureuse renvoie plutôt, non pas au manque réel dont elle croit souffrir, mais au décalage entre la réalité et le rêve.
Dans ce cas, le manque a pour seule fonction de faire remonter à la surface ce décalage.
L’adulte n’est jamais privé de bonheur parce qu’il lui manque quelque chose ou quelqu’un dans la réalité extérieure (vie amoureuse, intime, professionnelle, sociale), contrairement au point de vue que l’idéologie de la surconsommation cherche à imposer aux consciences.
Il ne servirait à rien de s’épuiser à trouver des solutions extérieures à un problème intérieur (notre intériorité, notre vie émotionnelle et psychique qui s’est construite dans le passé – dans l’enfance – et qui existe toujours en nous). Il est en revanche essentiel de repérer ce qui, depuis l’Ailleurs et Avant du passé, dans son intériorité, lui interdit quoi qu’il fasse concrètement d’accéder au vrai bonheur qui est d’être soi.
L'idéal existe-t-il ?
L’idéal est titillé, alimenté par les rêves secrets des parents. Ils chargent en effet inconsciemment leur progéniture de réussir, de briller, d’exceller pour leur compte et à leur place, là où ils auraient eux-mêmes échoué, pour panser leurs blessures d’amour-propre.
L’idéal se voit enfin et surtout excité, voire enflammé par la culture, les valeurs d’une société donnée. Nous sommes inconsciemment influencés, déterminés par les modes collectifs de pensée, de sentir, de désirer et d’agir.
Ainsi, l’idéal auquel chacun aspire lui est en grande partie inspiré, prescrit par le trio composé de sa pulsion, des désirs secrets de ses parents, et des normes de la société.
L’homme désire, mais il ne sait pas quoi. Le contenu lui échappe, en partie dicté par l’extérieur, même si le sujet croit en être le concepteur exclusif.
On vit le bonheur parce qu’on s’aime et parce qu’on est soi, quel que soit la réalité et ses manques probables.
La problématique de l’anorexie mentale n’a rien à voir, ni avec la nourriture, ni avec le poids, elle renvoie à la difficulté d’être soi, psychologiquement autonome dans l’acceptation d’un corps et d’une jouissance de femmes.
La vieillesse ne constitue pas une maladie, mais un moment de vérité dans le miroir, de bilan, d’inventaire de check-up. Qui suis-je ? Ai-je vraiment vécu par et pour moi ? Qu’ai-je fait de mon corps et de mon âme ?
Dès lors, toutes les émotions ressenties et exprimées relatives à la mort renvoient d’une façon métaphorique à des aspects de soi, intérieurs, psychiques, à des pans de l’identité plurielle non réalisés, non épanouis, avortés, inachevés, morts, dévitalisés.
Le vrai bonheur se rencontre en devenant soi.
Le but de la vie n’est pas de trouver le bonheur finalement, mais de devenir soi, celui que l’on est depuis sa naissance, mais qu’on n’a jamais eu le courage d’être par manque de confiance en soi.